Chers parents,
Je suis tellement désolé que vous lisiez cette lettre. J'aimerais que tu ne le sois pas. J'aimerais pouvoir dire que c'est un mauvais rêve et que tu vas te réveiller d'un instant à l'autre. J'aimerais pouvoir être là avec toi et te serrer dans mes bras en disant cela. Ce n'est pas juste que votre précieux bébé (les bébés) ne puisse pas rester avec leur parent aimant. Ce n'est pas juste que vous deviez rentrer chez vous avec un siège auto vide. Ce n'est pas juste que vous rentriez chez vous à un berceau vide. Ce n'est pas juste que vous deviez abandonner votre groupe de nouveau parent. Ce n'est pas juste que vous ayez été privé de tous les espoirs et rêves que vous aviez pour eux. Ce n'est pas juste que vous ayez maintenant le titre de parent endeuillé. Ce n’est pas juste.
Le chemin que vous faites est un chemin que les gens autour de vous ne comprendront pas. Ils ne comprendront pas la douleur, ni la solitude, ni la tristesse qui écrase l'âme. Ils seront confus que votre deuil ne soit pas linéaire, que vous sembliez aller bien hier mais qu'aujourd'hui vous pleurez. Ils seront surpris par la longueur de votre chemin: que votre deuil ne s'évapore pas, mais que vous l'emportiez avec vous. Mais vous n'êtes pas seul. Nous sommes ici avec vous, nous pleurons avec vous et nous nous souvenons d'eux avec vous.
N'oubliez pas que votre deuil est très justifié, qu'il peut être aussi fort que vous le souhaitez et aussi longtemps que vous en avez besoin. Personne n'a le droit de vous dire comment faire son deuil..
Après la fin de la période de sympathie socialement imposée, on peut avoir l'impression que les gens ont oubliée. Je me souviens d'avoir été tellement en colère que tout le monde semblait aller bien, continuant à vivre comme si de rien n'était. Comme si mon monde n'avait pas arrêté de tourner. Rappelez-vous que peu importe à quel point ce nouveau monde peut se sentir isolante, votre bébé compte toujours. N'oubliez pas que vous êtes toujours un parent même si votre bébé n'est pas là physiquement. Vous êtes toujours LEUR parent. Prononcez leur nom aussi souvent que vous le souhaitez. Célébrez-les aussi férocement que vous le souhaitez.
Mais aujourd'hui, tout ce que vous avez à faire est de survivre. Le deuil n'a pas de chronologie, vous prenez tout le temps dont vous avez besoin et savez que vous n'êtes pas seul.
Avec amour,
Une maman manque à jamais son petit garçon